Biographie en résumé d’Alyph, en attendant la publication d’un récit de sa vie.
Pour en savoir plus sur les personnages cités, voir les liens placés en bas de page.
Août 1966 : bourse généreuse accordée par Barbara Hutton, rencontrée dans son palais à la Casbah de Tanger.
Été 1967 : un long périple va lui faire découvrir les trésors artistiques des musées et cathédrales de plusieurs pays européens.
Mai 1969 : aidé par le père bénédictin Denis Martin et le peintre Jilali Gharbaoui, il a quitté le monastère de Toumliline, où il était interne pour faire ses études.
Aussitôt arrivé à Paris, sa vie va être brûlée par les deux bouts de la chandelle. Études d’arts plastiques et audiovisuels à l’université de Vincennes Paris VIII. Licence en 1976. Maîtrise en 1977 sous la direction de Frank Popper. Petits boulots d’étudiant, dont un au ministère français de la Culture et un autre à l’ambassade du Maroc à Paris.
Septembre 1969 : en courtisant une très belle jeune femme, Isabelle Doutreluigne, en allant chez elle, il a découvert qu’elle est la campagne de Bernard-Henri Lévy, connu auparavant. Scène cocasse, suivie par une grande amitié fraternelle, au point que j’ai été désigné comme parrain de leur fille, l’écrivaine Justine Lévy.
Cette amitié va s’amenuiser après la disparition tragique d’Isabelle et se terminer dans la douleur, après les derniers revirements politiques de son vieil ami.
Les prix internationaux pour la qualité des images
Tanger. Été 1971 : les tirages payés au laboratoire Pictorial par ses amis, Isabelle Doutreluigne et Bernard-Henri Lévy, les portraits de ses jeunes amies, ont composé son premier portfolio. Ces photographies lui ont permis une commande d’une collection d’images sur les bijoux et parures marocains par une grande compagnie aérienne.
Publiées sous forme d’un livre d’art et d’un grand calendrier de prestige, hors commerce, elles ont connu une diffusion internationale. Pour la qualité des images, ces éditions ont été primées lors des festivals internationaux des arts graphiques en Espagne et en Hollande en 1972.
Bien que ce furent des photographies de commande, Ahmed Mohamadi qui ne s’appelait pas encore Alyph a innové le genre de la photographie d’objets pour des livres d’art. Au lieu de photographier les bijoux et parures dans un studio sous un éclairage artificiel, il l’a fait dehors sous une lumière naturelle en jouant avec les ombres.
Aux arrière-plans habituels en papier unicolores, il a contextualisé les bijoux et parures en les photographiant sur des fonds comme le sable, la terre ocre ou des objets manufacturés de l’artisanat marocain comme des tapis, des vanneries, etc.
On pourra s’apercevoir de la démarche innovante de la photographie documentaire d’Alyph par une simple consultation de ce qui se publiait au cours des années soixante-dix et quelques images à voir sur la page : Lien.
Alyph a-t-il eu une influence sur la pratique de la photographie documentaire, des objets d’art ou même de la publicité ? On ne peut répondre avec certitude, mais ce genre de photographie ne connaitra une évolution qu’après ses images diffusées et primées internationalement.
Printemps 1970 : création impulsive de ses premières photographies floues. À l’origine de cette aventure, une belle fleuriste qui arrangeait très tôt le matin ses compositions florales. Doute intense en attendant que le laboratoire Pictorial développe ses diapositives. Dès leur agrandissement, il a su qu’il venait de donner à la photographie artistique un nouveau style. Mais, il mettra six ans avant de les faire admettre pour ce qu’elles sont.
1976 : ni magazines ni galeries ne voulaient de ses photographies floues. Il a fallu une première personne qui les avait vues autrement : Christiane Roger, historienne de la photographie.
Le second à avoir compris encore plus que moi la portée de ses photographies floues a été Pascal Bruckner. Il a écrit une brillante introduction qui a servi pour le catalogue de ma première exposition à la Société française de photographie à Paris en avril mille neuf cent soixante-seize.
Une renommée remplacée par une autre avant la chute
Janvier 1978 : Nommé conservateur du musée de la Casbah à Tanger. Sa fonction lui ouvre les portes fermées des palais où se donnent des dîners d’un autre temps. Il devient un habitué de l’hôtel El Minzah, lieu privilégié de la jet-set international.
Par ses proches amis Boubker et Nour Temli et les visites qu’on lui fait au musée, il va connaître et fréquenter beaucoup de monde : Paul Bowles, Brion Gysin, Mohamed Choukri, Tahar Benjelloun, Marguerite McBey, Adolfo De Velasco, etc.
Été 1978 : Il devient l’un des amis les plus proches de Maurice Béjart et de son danseur étoile Jorj Donn. Aux palaces tangérois, ils préfèrent séjourner dans le logement de fonction qu’Alyph occupe au palais Riad As-sultan à la Casbah. Le grand chorégraphe et mystique nourrir aux cultures du monde, va exercer une grande influence sur Alyph.
Été 1978 : Il fait la connaissance de la princesse Diane de Beauvau-Craon. Ce ne sera plus en tant qu’artiste qu’Alyph va attirer l’attention sur lui; mais dans le rôle d’Ahmed de Tanger, époux de la fameuse princesse et de surcroit petite fille du roi de l’étain.
L’envers du miroir : ce que les autres voyaient comme un scandale ou un conte de fées a été en réalité un enfer. Après deux ans de vie commune et un enfant, est survenue la séparation prévue dès le début de l’histoire incroyable, mais vraie.
Le pillage de son atelier à Tanger : À peine remis du désastre de sa séparation avec Diane de Beauvau-Craon, il s’est remis à son travail créatif. Comme si un malheur ne suffisait pas, un autre le suit par le pillage de son atelier dans d’obscures circonstances, non élucidées jusqu’à nos jours.
Ainsi, la plupart de ses œuvres ont disparu et toutes ses archives artistiques et personnelles. Se retrouvant dans la situation désespérée d’un individu et d’un artiste sans passé, il a sombré dans une profonde crise d’identité.
Seule une partie de son travail a entreposé ailleurs, a échappé à ce désastre. Mais, ce qui lui est resté est suffisant pour donner un aperçu de ce que furent ses œuvres.
La profonde crise existentielle et l’éclipse
Épuisé mentalement ; lassé de tout, il s’est réveillé un matin dans un monde désenchanté. Tant bien que mal, il a eu la force de s’extraire de tous les milieux qu’il fréquentait et de quitter Tanger, Paris, Marrakech et ailleurs où il avait ses habitudes.
Les désastres de sa vie vont le plonger dans une profonde crise existentielle et une remise en question des fondations de sa vie.
Les années passant, ne donnant plus de nouvelles, on a fini par penser qu’il avait disparu pour toujours. En tout cas, ses débuts fulgurants en tant qu’artiste ont été oubliés.
Le surprenant retour d’un artiste naufragé
Après une éclipse de plusieurs décennies et s’être remis de l’alcool et de sa profonde crise existentielle, il fait un retour sur la scène artistique. Il le fait quand et là où personne ne l’attendait.
Aidé par son frère Hassan, il mit beaucoup de temps à créer son site qui lui permet de montrer et de vendre ses œuvres, tout en se tenant écarté des mondanités qui lui sont devenues insupportables.
Sa traversée du désert est éprouvante, continue, mais le bon côté de la médaille est qu’il s’est désintoxiqué de tout et a tout le temps, loin des agitations du monde ; de continuer ses recherches et ses créations, tout en se livrant à des réflexions et des méditations sur l’art et l’existence.
Au crépuscule de sa vie, il s’aperçoit que son art et son existence sont des jeux de miroirs.
Le monde nous échappe comme du sable entre les doigts, et nous-mêmes, nous y coulons des brindilles dans l’eau, dans un ruisseau. C’est ce que nous disent les photographies floues et abstraites d’Alyph. Il pense que le romantique, sonnet lamartinien : Ô temps, suspend ton vol, est une aberration de l’esprit. À ce gel éternel, il préfère l’écoulement du monde.
“Je suis né, j’ai vécu et je m’en vais sans avoir compris pourquoi. Ainsi va le monde et personne ne pourra y échapper.” Extrait d’un manuscrit d’Alyph où il raconte les aventures et mésaventures de sa vie. Ce récit qu’allait publier Bernard Henri-Lévy avant la rupture de leur vieille amitié, va être publié sur ce site.
Entre autres, ce sera une réponse aux livres et articles qui ont fait son portrait ou révélé des évènements de sa vie. Nom cité : Ahmed Mohamadialal. Un vrai faux nom qui permet à Ahmed de vivre dans l’anonymat. Ce qui est loin de lui déplaire.
Leurs auteurs ? Bernard-Henri Lévy, Philippe Boggio, journaliste du quotidien Le Monde et Diane de Beauvau-Craon.
Un exemple des idées que se sont faites ces écrivains au sujet d’Alyph, alias Ahmed Mohamadi Alal ou Mohamadialal ? Lire l’entretien accordé par Bernard Henri-Lévy à Purple Magazine : https://purple.fr/magazine/ss-2009-issue-11/bernard-henri-levy/
Notes
Nous vous prions de nous excuser pour tous les désagréments que peuvent vous causer nos erreurs commises involontairement ou par ignorance. Toutefois, nous faisons tous nos efforts pour que ce site soit agréable pour votre plaisir.
Notes du bas de page
Liens utiles
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Barbara_Hutton
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Monast%C3%A8re_de_Toumliline
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Jilali_Gharbaoui
https://fr.legit.ng/celebrites/1537247-qui-etait-isabelle-doutreluigne-femme-de-bernard-henri-levy
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Bernard-Henri_L%C3%A9vy
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Pascal_Bruckner
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Maurice_B%C3%A9jart
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Brion_Gysin
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Paul_Bowles
https://en.m.wikipedia.org/wiki/Marguerite_McBey
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Mohamed_Choukri
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